

TGD4 / Tambacounda – Genève – Dakar / 4ème édition
Tamb’Art (art dans la ville) du 12 au 22 décembre 2004
Le CAP avait souhaité mettre à profit la période « d’effervescence » générée par TGD4 pour mener une action avec les Tambacoundois afin de contribuer à une amélioration de l’environnement urbain en mobilisant les esprits et les forces à plusieurs niveaux (autorités, associations, jeunes, femmes, artistes, etc) sur la question de la gestion des déchets. Bien que la situation ne semble pas encore aussi critique que dans la capitale (Dakar), les ordures posent un gros problème à Tambacounda du fait d’un système de collecte insuffisant et elles se dispersent dans toute la ville et les alentours. Des expériences menées ailleurs au Sénégal par l’association Enda ont montré qu’il faut innover sans faire fi du savoir et des pratiques locales en matière de récupération et de recyclage des déchets. Pour préparer Tamb’Art, plusieurs personnes et organismes ont été sollicités : la Mairie de Tambacounda, l’University of Art and Design de Kyoto, Enda Rup (Sénégal), Monsieur et Madame Margueron de Recydec (Suisse), M. Ameth Gningue, forgeron à Tambacounda, Transtech Industries (Sénégal).
Quatre cent poubelles, dont le design a été conçu par un étudiant de l’University of Art and Design de Kyoto, Kohyu Sato, ont été confectionnées par huit ateliers de forgerons. La coordination entre les différents ateliers a été assurée par M. Ameth Gningue. Six peintres en lettre ont apposé les initiales des organismes ayant financé les poubelles.
Les premières poubelles ont été installées le 12 décembre 2004 à l’occasion de la journée de Set-Setal. Le Set-Setal a débuté à 9 heures avec l’aide de militaires dépêchés par le Commandement de la zone Est pour assurer la coordination et la sécurité. Les collégiens genevois et tambacoundois, les artistes, les habitants ayant répondu à l’appel ont nettoyé les abords de la Mairie, de la Gouvernance, du Collège Moriba Diakité, du stade dans une ambiance joviale. Radio Dunyaa a couvert l’événement en interviewant en direct les balayeurs d’un jour et les membres de l’organisation.
En fin de journée, l’inauguration officielle a eu lieu en présence de l’Ambassadeur de Suisse à Dakar, du Gouverneur de la Région de Tambacounda, du Secrétaire Général de la Mairie de Tambacounda, du représentant du Commandement de la zone militaire Est, d’un délégué d’Enda Rup. Chacune de ces personnalité a déposé une pelletée de ciment pour sceller la 1ère poubelle devant la Gouvernance. Ensuite, l’Ambassadeur, le délégué d’Enda, des collégiens et des artistes ont visité les ateliers des forgerons et découvert le processus de fabrication des poubelles.
Dès le lendemain, les jeunes de la troupe théâtrale de l’Alliance française et des jeunes collégiens de Moriba Diakité ont préparé des sketches de sensibilisation à l’utilisation des poubelles. Ces sketches ont été joués lors du concert de sensibilisation gratuit qui a été organisé le 15 décembre dans le jardin de la Mairie et au cours duquel des jeunes rappeurs ont délivré des messages au public (environ 1000 personnes) rassemblé devant le podium.
Les jours suivant, la petite troupe de jeunes acteurs s’est déplacée dans les rues commerçantes (avec le tracteur préposé à la collecte des déchets) où allaient être installées des poubelles pour jouer les sketches après avoir nettoyé les environs du théâtre improvisé sur un bout de trottoir avec l’aide des riverains. Le cortège, scandant des slogans préparés avec l’aide du délégué d’Enda Rup et brandissant des banderoles, a beaucoup retenu l’attention des commerçants et des passants qui en ont profité pour manifester leur satisfaction de voir les poubelles, dont ils ont aussi salué la fonctionnalité et « l’esthétique » (en fait, elle ressemblent à des djembés, un tambour traditionnel dans la région), prendre place sur les trottoirs. Dès l’installation de celles-ci, les habitants en ont fait bon usage.
Le délégué d’Enda Rup, qui est resté trois jours à Tambacounda pour sa 2ème visite dans la ville (il avait effectué une visite préparatoire à fin octobre), est reparti à Dakar avec de la documentation afin d’établir un rapport et puis d’évaluer avec les collaborateurs d’Enda la possibilité de lancer une étude de projet. Il a été favorablement impressionné par l’initiative du CAP en la qualifiant d’un rappel au bon souvenir des collectivités publiques et des ONG actives dans le domaine de l’environnement de leur devoir en matière de gestion des déchets.